Caron, Jeanne et Fernand] Acceptez-vous que notre pays se range aux côtés de l'Allemagne ?
Slnd [1941] Dactylographié (21 x 27), copie carbone sur papier pelure,, recto, pliure.
Le tract-pétition de Jeanne et Fernand Caron, «plébiscité» semble-t-il, au printemps 1941. Les époux Caron commencent leurs activités de résistants dès septembre 1940. Jeanne est directrice de l'école Pigier de Vierzon, Fernand tient un commerce de machines à écrire et d'articles de bureau. Le matériel dont ils disposent s'avère très utile pour fabriquer des faux papiers et des tracts, certains rédigés par Berthie Albrecht, assistante sociale à l'usine Fulmen de Vierzon. Celui-ci dénonce la propagande gouvernementale contre le blocus des côtes françaises par la marine britannique, prétexte fallacieux à un renversement d alliance, et propose de lui opposer un refus. «La France avait de quoi se suffire à elle-même [... ] si les pillards hitlériens ne nous avaient pas tout volé [...] nous ne sommes pas dupes [... ] Chaque français qui recevra ce questionnaire inscrira oui ou non à la question posée», le bulletin à découper in fine est à adresser à Paris et Vichy. Il devra aussi le reproduire et le diffuser « Adressez des exemplaires par poste à vos parents et vos amis les plus lointains. Un vrai Français doit avoir à coeur de le recopier au moins cinq fois et de le réexpédier ; il faut que cela devienne considérable ; faites-en passer en zone non occupée. » Hélas, nous ignorons le suffrage exprimé et n avons pas trouvé d'échos politiques. Le Musée de la Résistance présente quelques papillons réponses adressés au secrétaire d État à l'Intérieur à Paris (38 postées depuis le Cher ont été interceptées par la police mobile d Orléans).